Bon anniversaire, avec Beethoven invité vedette en ouverture de la 50ème édition du festival !

Publié le 28 Juillet 2019

Bon anniversaire, avec Beethoven invité vedette en ouverture de la  50ème édition du festival !

Vendredi 2 Août 2019 Villevieille 21h 15 - Cour d'Honneur du château

Quatuor Enesco
"Au cœur du Quatuor"

Mozart « 1er divertimento » pour quatuor à cordes – Beethoven quatuor n°16 -
Janacek
« Lettres Intimes » – EnescoFantaisie sur la Rhapsodie Roumaine”

renseignements et Location : 06 80 58 39 22
Bon anniversaire, avec Beethoven invité vedette en ouverture de la  50ème édition du festival !

Beethoven 1826 : le dernier quatuor, son œuvre ultime, son testament musical ?

Impensable de fêter 50 ans de musique à Villevieille sans inviter Beethoven dont les quatuors à corde, le piano et la musique de chambre ont fait la gloire de nombreuses soirées.

Pas une année pratiquement sans au moins une oeuvre de Beethoven, sauf rare exception.

Les quatuors de Beethoven joués par Via Nova, le quatuor Sine Nomine pour ne citer que les formations souvent présentes à Villevieille, et depuis 1996 par les Enesco, Parisii, Ysaÿe notamment.

Vendredi 2 août pour le concert inaugural des 50 ans du Festival, Beethoven sera bien de la fête donc avec son dernier quatuor, le n° 16, écrit en 1826, un an avant sa mort. Le Quatuor Enesco va nous livrer cet ultime message, surprenant pour certains qui ne retrouvent pas le Beethoven des grands quatuors, comme si son inspiration se tarissait ou  qu'il n'avait plus rien à dire de nouveau en la matière. Et pourtant si on ne retrouve pas certains grands élans,  la lassitude prend ici des accents bouleversants. Beethoven  se concentre ici sur l'essentiel, oubliant tout ce qui pourrait l'en détourner. Et quelle émotion d'entendre cet ultime message, notamment dans le 3ème mouvement où s'élève un doux chant de repos ou de paix, selon les propres termes de Beethoven,  dernière page avant sa mort 6 mois après l'avoir composée.  

Même si grâce à ses cahiers de conversation tenus en raison de sa surdité, la fameuse question dramatique posée dans le 4ème mouvement semble associée à une anecdote, concernant le prix de la partition dont l'acquéreur croyait s'exonérer. Reste que la fameuse question peut aussi être comprise comme véritablement dramatique, une interrogation  lourde d'angoisse, qui rappelle celle de la 5ème symphonie et les coups que semble frapper le destin à la porte de sa vie. Beethoven livre dans cet ultime quatuor comme un testament musical à recevoir avec émotion et reconnaissance pour son génie. Une œuvre essentielle donc tant de Beethoven que du répertoire pour quatuor à cordes. Nous voilà vraiment au cœur du quatuor !

4eme mouvement Finale - Quatuor Ludwig

Le quatuor en entier joué par le Quatuor Alban Berg

tarifs : tarif – 32 € réduit 25 €
Location par téléphone : 06 80 58 39 22

Location par internet  : www.vostickets.eu/billet?id=FESTIVAL_DE_VILLEVIEILLE

Bon anniversaire, avec Beethoven invité vedette en ouverture de la  50ème édition du festival !

Ludwig van Beethoven

(1770 - 1827)

 

Dernier quatuor composé en 1826, écrit juste après le quatorzième. Imaginé alors que la vie personnelle de Beethoven n’était pas des plus épanouissantes, ce quatuor porte une certaine joie de vivre. Intitulé Der schwergefasste Entschluss (La résolution difficilement prise) il ne fut joué qu’après la mort du compositeur.

 

16ème quatuor op. 135 en fa majeur

 

1. ALLEGRETTO (à 2/4) : le mouvement initial est dans une forme sonate d'une merveilleuse finesse, - dont le premier thème, qui débute à l'alto en petites notes impertinentes, semble dépourvu de profil mélodique :

Au vrai, c'est une sorte de cellule vivant de sa propre vie, - alors qu'un motif joyeusement ascendant, par groupes de quatre notes rapides, syncopées, constitue une ébauche de thème complet poursuivi en dialogue par les autres instruments sur pizzicatos du violoncelle. Un «pont» est assuré par le duo des violons sur un ton indécis que contrarie la fougueuse énergie du second thème, en arpèges ascendants jusqu'au suraigu, enivré, du premier violon. Une ritournelle ramène le motif par groupes de quatre notes, - avant un développement à première audition incohérent : il s'agit d'un remarquable travail contrapuntique, en «miniaturisation» de tous ses éléments. Avant la réexposition le motif initial s'impose à la volée, chanté en imitations par l'alto et le premier violon. La réexposition, assez régulière, ne sera «dérangée» que par un curieux dessin de croches liées qu'on pourrait apparenter au motif d'introduction du Quinzième Quatuor (celui-là même qui donna naissance à la Grande Fugue ). C'est la Question du Destin passant comme une inquiétude soudaine, provoquant un rapide conflit vite refoulé... Un «développement terminal» un peu inattendu se présente en écriture contrapuntique serrée; toutefois, le mouvement s'achèvera de façon plus déliée sur la ritournelle qui terminait l'exposition, puis l'éternel motif de quatre notes, - à présent allégé.

 

2. VIVACE (à 3/4) : il tient lieu de grand scherzo, d'une vigueur et d'une diversité rythmique peu ordinaires. Murmuré d'abord, il se construit sur deux éléments distincts, néanmoins superposés : un tintement de cloches alterné entre premier vioIon et alto en valeurs longues, - que contrepointe un motif décomposé en notes piquées, ponctuées de silences. Véritable cas de déstabilisation rythmique. Les instruments échangent leurs rôles - les instruments se répondant par couples. II y a une reprise avant la partie centrale, qui tient lieu de trio non contrasté (la majeur) : c'est un épisode rythmique également, lancé par une brève formule de croches libérant une envolée de gammes ascendantes en notes piquées, conclues par une petite ritournelle «pastorale». L'envolée se répète en une sorte d'ivresse incontrôlée, jusqu'à l'infini, - menée presque exclusivement par le premier violon. Enfin celui-ci, grisé, plane, avec la ritournelle, au-dessus d'un unisson frénétique d'octaves des autres instruments sur la formule de croches, et s'exalte au vent, quarante-sept mesures durant. Tout s'apaise jusqu'au pianissimo ; et c'est la reprise textuelle du scherzo proprement dit, dont la conclusion s'exténuera sur de faibles accords.

 

3. LENTO ASSAI, CANTANTE E TRANQUILLO

(à 6/8, en si bémol mineur) : le dernier mouvement écrit par Beethoven est, selon les esquisses, un «doux chant de repos ou chant de paix», d'un sentiment recueilli, d'une sérénité inclinant vers une douce mélancolie. II emprunte la forme à variations de façon quelque peu camouflée, - avec un thème très simple présenté sotto voce au premier violon dans son registre grave, à la fois sobre et désolé, - les autres instruments n'en répétant que des fragments. Un Più lento fait paraître ensuite - pianissimo - une mélodie hésitante, un peu oppressée par les silences qui l'entrecoupent. Le «chant de paix» initial revient, traité polyphoniquement : duo en canon, à une mesure d'intervalle, du violoncelle et du premier violon, - auquel les voix intermédiaires apportent un enrichissement contrapuntique par figures dérivées. Et voici, pour terminer, une dernière variation de ce chant, pleine de mystique tendresse (semplice) sur la basse complice, doucement balancée, du violoncelle.

 

4. GRAVE MA NON TROPPO TRATTO (à 3/4) - ALLEGRO (à 4/4 alla breve) : c'est «la décision difficilement prise», qui fit couler tant d'encre, et qui peut se résumer à une anecdote plutôt triviale, - révélée par un joyeux canon découvert dans les esquisses du musicien. En exergue, en effet, quelques mots : Muss es sein ? Es muss sein ! («Le faut-il? Il le faut ! »). Interrogation du Destin? Pas vraiment. Un bourgeois viennois, un certain Dembscher, ne s'était pas dérangé pour la première exécution du Treizième Quatuor, mais s'était vanté d'en obtenir le manuscrit chez lui, quand il le voudrait et sans bourse délier. Beethoven, furieux, répondit dans un billet confié à Holz qu'il ne prêterait le manuscrit qu'ayant perçu cinquante florins. Le bourgeois reçut le billet et, suffoqué, demanda : «Le faut-il vraiment? ». Et Beethoven de s'écrier : «Il le faut !... Sors ta bourse ! Il le faut ! ». D'où naquit le canon, dont il reprit le thème dans ce finale... Une autre version circule, plus grave, plus tragique, due à l'éditeur Schlesinger citant une lettre toutefois perdue dans un incendie, et dont il reproduisit les termes de mémoire : «Voyez-vous quel homme malheureux je suis ! Non pas que ce m'ait été difficile à écrire, mais je pensais à quelque chose d'autre et de plus grand, et je n'ai écrit que cela seulement, parce que je vous l'avais promis et que j'avais besoin d'argent, et que cela m'est venu péniblement : voilà ce que vous pouvez déchiffrer sous le Es muss sein ! » Le Muss es sein? forme un motif musical emprunté par Beethoven à Jean-Sébastien Bach (Clavier bien tempéré, fugue en ut dièse du Premier Livre ; Passion selon Saint Matthieu, fugato «Lass ihm kreutzigen »). Il est à noter qu'après Beethoven on retrouvera ce motif chez un Liszt (début des Préludes), de même que chez un Franck (Symphonie en ré mineur). Question et réponse sont - l'une et l'autre - des segments de trois notes, - le second en renversement du premier.

Le Grave introductif (en fa mineur) propose la question aux basses, par deux fois ; violons et alto insistent, en imitations ; les notes répétées forte conduisent la question à son urgence, qui ne connaît pas de réponse. Et la voici soudainement, en un Allegro (fa majeur) que contrepointe un vif dessin des basses. Cette réponse est vigoureusement répétée sur un admirable second élément apaisé, murmuré piano en imitations au violon et à l'alto. Vient ensuite le second thème d'un lyrisme heureux et calme, semblant refléter une joie profonde, entrecoupée de silences bienfaisants, et qui prend l'allure d'une marche populaire viennoise :

Une reprise de l'Allegro entier précède le développement, qui exaspérera l'affrontement thématique. Lors de la réexposition, la réponse Es muss sein ! semble s'être adoucie et chante à la façon d'une ronde insouciante. C'est elle qui terminera, de façon certes propice mais un peu forcée, - associée dans les mesures ultimes à la joie souriante du second thème. 
                                                                                                                                    Durée d'exécution : 25 minutes environ.

texte extrait du Guide de la Musique de chambre de François René Tranchefort

Rédigé par Daniel

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T
250e anniversaire de sa naissance en 2020. Beethoven est né 21 ans avant la mort de Mozart et mort en plein Romantisme. période de bouleversements donc. Et concerto de transition, magnifique, pour ce 3em au piano, peut-être pas assez connu et joué. <br /> Approche personnelle dans mon blog. 2eme mouvement " Océanique : parce que seul l’océan est capable de ces mouvements amples, réguliers, harmonieux, lents, restitués par l’orchestre et que les profondeurs évoquées par les graves de ce dernier évoquent bien les abîmes océaniques…<br /> .http://planetdsaintje.unblog.fr/2020/01/02/oceanique-2/<br /> .".
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