Rétro 2006- Le Baltic chamber Orchestra

Le Baltic Chamber Orchestra à Villevieille 3 août 2006

La soirée du Baltic Chamber Orchestra était placée sous le signe de Mozart, 250ème anniversaire de sa naissance oblige. Invitée pour la première fois à Villevieille cette formation composée de musiciens russes appartenant à la philarmonie de St Petesbourg, notamment les solistes, a une solide réputation derrière elle. Le chef, un français, Emmanuel Leducq Barome, fait carrière en Russie. Un beau programme autour de la symphonie concertante de Mozart pour violon et alto, avec en 2ème partie "la nuit transfigurée " de Schoenberg.
Précision des attaques, fusion des instruments en une pâte orchestrale de belle sonorité, tout est en place pour séduire d'emblée l'auditeur qui peut se laisser porter par la musique comme s'il se glissait en elle. Efficace et brillant dans son interprétation de l'oeuvre de Mozart pour lequel le public avait répondu massivement présent. Les deux solistes sont à la hauteur de leur réputation.
La 2ème partie avec une des oeuvres les plus célèbres de Schoenberg a permis à la formation et à son chef de révéler mieux encore tout leur savoir faire musical au service d'une interprétation favorisant l'ambiance particulière de cette oeuvre, poème symphonique émouvant, véritable hymne à la nature et à la rédemption par l'amour qui fait penser à Wagner, Brahms, Strauss. Emouvante aussi cette impression de vivre la fin d'une époque, l'aboutissement de formes musicales appelées à disparaître pour laisser place à quelque chose d'encore indéfini. Une partie du public n'a pas accroché pourtant, trouvant cette oeuvre sinon difficile du moins d'un accès plus austère. C'est en tout cas ce que certains m'ont fait remarquer. Cela m'attriste car je vois mal comment me résoudre de passer à côté de ces oeuvres qui ont marqué non sans raison l'histoire de la musique, qui mérite d'être connues et aimées pour ce qu'elles sont et représentent.
Ceci étant, il s'agissait du dernier concert d'une tournée qui en comptait une douzaine avec 2 ou 3 programmes différents. Un quart d'heure avant la répétition, soit 3 heures avant le concert, le chef ne savait plus quel programme était à l'affiche ce soir-là. Lisant mon inquiétude sur mon visage, il s'est empressé d eme rassurer en me disant que tous ces programmes différents étaient parfaitement maitrisés par l'orchestre qui se contentait de faire en guise de répétition, une sorte de révision générale, histoire de voir si les réglages étaient bons et de se familiariser avec l'acoustique du lieu. Très professionnels, du beau travail. Peut-être justement un léger manque non pas d'improvisation mais de liberté de ton, histoire de se libérer un peu du carcan imposé par une perfection pouvant parfois avoir un brin non pas d'ennui mais de monotonie. Disons un certain manque d'impertinence... Ce dont n'étaient pas dépourvus les amis russes des musiciens venus de Montpellier qui n'ont pas hésité en se mêlant au groupe de se ruer sur le buffet d'après concert auquel personne ne les avait invités... Ce devait être la seule fausse note de la soirée...